Et voilà le travail ! Tel que recommandé, j’ai avalé la petite pilule bleue avant de partir. L’effet fut assez rapide. N’ayant jamais pris de Valium avant, mon petit corps n’a même pas résisté à son bienfait. Confortablement installé à la place du passager, je voyais le paysage défiler. Oh, un pont. Oh un autre. Comme c’est joli.
Une fois stationné, les quelques pas qui me séparaient de la maison où allait avoir lieu le supplice furent franchis dans la joie et l’allégresse.
Mon identité déclinée, je n’eu même pas le temps de m’asseoir que je fus convié à entrer dans la salle de torture.
Une silhouette charmante, quoique de dos m’y attendait. D’une voix sensuelle, elle m’invita à baisser pantalon et bobettes et à monter sur la table du sacrifice. Humm, ça commence bien. Allons droit au but. C’est donc dans le plus simple appareil que je m’installais, toujours heureux d’être content, la petite pilule faisant toujours effet.
La charmante finie par me faire face. Devant tant de beauté, la mâchoire m’en tomba. Une bombe aux yeux d’amande, aux lèvres pulpeuses au corps parfait, sans parler de ses seins ronds et gros comme des obus. Bref, de quoi réveiller un mort. Elle portait ce petit ensemble d’infirmière qui fait tant fantasmer les hommes. Elle avait une très mini-jupe style « ras la touffe » qui laissait paraître d’interminables jambes prises dans un filet, le tout absolument sexy. Lorsqu’elle se pencha sur moi, elle découvrit son opulente poitrine, gardée dans un magnifique soutien-gorge en dentelle rouge. Je cru rêver et lui murmura à l’oreille : «
Sara?». Elle m’ignora, se pencha, mettant à jour un splendide petit string rouge. J’avais du mal à me contenir et l’image de
Julie me traversa l’esprit.
Une main dans le dos, elle s’approcha à nouveau, passa sa main dans ce qui reste de ma chevelure, flatta mon visage et d’un geste sensuel caressa ma poitrine. Malgré mes efforts, je ne pus retenir la bête qui se mit au garde à vous. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, elle le fixa à mon bas ventre à l’aide du morceau de « duck tape » qu’elle cachait dans son dos. Puis l’ingrate quitta la pièce, non sans avoir lâché un : « bonne chance mon mignon ».
De désespoir, je laissai choir ma tête sur le petit oreiller. Le boucher entra, l’œil sadique, visiblement heureux de faire une autre victime et de contrecarrer les plans de notre saint clergé.
Il lança : « Alors l’ami, sans regrets? ».
Avant même que j’ai pu répondre quoi que ce soit, il commença le charcutage. Je me senti comme un cochon pris au piège lorsqu’il cautérisa le canal coupé. L’odeur de cochon brûlé y était pour beaucoup. Ceci confirmait qu’en fin de compte, nous, pauvres hommes, sommes parfois des porcs.
Cette réflexion philosophique passée, il m’annonça fièrement que l’opération était terminée et de ne pas oublier de passer à la caisse en sortant.
Ma tension artérielle monta dans l’espoir de voir réapparaître la créature. Ce fut une infirmière d’un certain age pour ne pas dire un age certain qui entra dans la pièce. Elle avait dû un jour jouer le premier rôle. Comme par vengeance, elle retira le « duck tape » tout doucement, cruellement, sadiquement, semblant régler de vieux comptes avec la gente masculine.
La torture finie, je quittais la pièce, la queue entre les jambes, le tuyau reproducteur sectionné à jamais.