20070208

À la vie, à la mort.

Cela faisait maintenant plusieurs heures que nous étions en poste. Nous avions été avertis qu’ils allaient tenter une offensive pour nous déloger et nettoyer le village. 4 sections, lourdement armées, qui allaient partir du bas du village pour le remonter, avec pour objectif, la prise de la gare. Ils voulaient nettoyer le village des terroristes. C’est ainsi qu’ils nous appelaient. Nous étions des résistants, ni plus ni moins.
Les premiers coups de feu retentirent. Le combat s’engageait. Qui d’eux ou des nôtres tombaient? Installé dans une haute maison abandonnée, au milieu du village, j’attendais, le souffle court, les mains moites, mon fusil d’assaut collé à ma poitrine.
La première colonne se rapprochait. J’entendais des cris brefs, incompréhensibles. Des ordres sûrement.
Le soleil frappait la façade de la maison. Je devais le prendre en compte, car un simple rayon reflétant sur le bout du canon de mon fusil et je ne donnais pas cher de ma peau.
Ils étaient maintenant à portée de balles. Craignant une attaque chimique, ils portaient leur ensemble de protection. Voilà qui ralentissait leur progression. Doucement, je visais le troisième homme et d’un geste de balayage en fauchait deux. Après l’effet de surprise, ils se replièrent, ce qui me laissait le temps de m’esquiver, avant qu’ils mettent leurs éléments d’élite à mes trousses.
Je me jetais donc de second étage. La réception fut lourde, mon fusil plantant dans le sol. Vite, je traversais le petit jardin qui me séparait du couvert d’une autre maison. Leurs tirs reprirent de plus belles, les balles sifflaient.
En embuscade derrière le mur, je rejoignis un compagnon. Il me tendit une grenade. Merde, elle est dégoupillée ! La colonne ennemie reprenait son pas et devant le nombre, nous décidâmes de nous replier jusqu’à la gare. Je lançai la grenade dans leur direction, ce qui nous laissa assez de temps pour gagner la gare.
Malgré nos efforts, nous dûmes abandonner nos positions et prendre le maquis.

Ceci fut mon expérience de la guerre de rue, quelque part dans un camp militaire du nord de la France. Ce n’était qu’un exercice, du temps de la guerre en Bosnie, au cas où les hommes d’actives devraient y aller, rejoindre les casques bleus. Je faisais mon service militaire obligatoire. J’aurai pu prendre cela comme un jeu. Malgré tout, je me suis senti traqué. J’ai eu la frousse qu’une grenade de plâtre me saute à la gueule, qu’un tir trop proche me perce les oreilles. Je me suis senti comme ces gens à qui l’on met un fusil dans les mains et au bout duquel tient leur vie. J’ai eu peur et j’ai haït la guerre encore un peu plus.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Tu as compris aussi, en plus de ses enfants dont ils font des soldats (sujet d'actualité soit dit en passant), celui qui doit fuir devant l'ennemi (dépendant du point ce vue) plus nombreux.

Maquis. J'adore ce mot, comme dans jouer dans le maquis. Je ne sais pas d'où j'ai appris ce dernier mais ça date de l'adolescence.

12:28 p.m.  
Blogger Medic said...

trop peu de gens comprennent c'est quoi la guerre, la peur ...... ce que l'on voit à la télévision est tellement aseptisé qu'on finit pas trouver ça normal

8:19 a.m.  

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