20070119

Le grand départ.

Cela faisait maintenant trois jours que Jean était à La Rochelle. Le navire devait appareiller dans la semaine pour le mener, avec sa troupe en Nouvelle-France. Il anticipait ce long voyage, lui qui n’avait jamais navigué. Beaucoup avaient d’ailleurs tenté de la dissuader de se lancer dans une telle aventure. Mais son choix était fait.
Lorsque l’agent recruteur du Régiment de Carignan-Salières s’était arrêté dans son petit village de La Charité sur Loire, il avait d’abord prêté une oreille distraite à son discours. Mais le temps avait vite fait son œuvre et après quelques temps, il décida de signer son engagement.
Qu’avait-il à perdre? Ici, il n’avait rien, il n’était rien. Dernier de famille, il ne pouvait espérer obtenir le moindre lopin de la terre familiale. Il était condamné à vendre ses bras aux autres, à quêter de l’ouvrage sa vie durant. En s’enrôlant dans la Compagnie de La Fouille, il avait enfin l’opportunité de se faire une vie, une fois ses trois ans de services terminés. Sa tache consisterait à protéger les colons de Nouvelle-France des attaques des sauvages, ce qui selon l’agent recruteur, serait chose aisée du fait du grand nombre de soldats que Sa Majesté envoyait en Amérique.
Il ne lui restait donc plus qu’à attendre l’ordre d’embarquer.

Pensez-vous parfois à tous ces gens qui, un jour, abandonnèrent le peu qu’ils avaient pour venir peupler et développer cette terre sur laquelle nous vivons aujourd’hui?

2 Comments:

Blogger Medic said...

J’y pense souvent et je me dis qu’il devait était brave avec une bonne dose d’inconscience pour venir s’établir ici. Ils ont enduré des conditions de vie que nous ne voudrions pas revivre même 5 minutes. Le pire devait être les mois d’hiver ou il était coupé de la France à cause du fleuve gelé

Les paroles du O Canada "Ton histoire est une épopée" c'est vrai en maudit

9:11 a.m.  
Anonymous Anonyme said...

J`'ai une larme à l'oeil pour lui, Jean; pour ceux qui l'ont accompagné; pour ceux qui l'aimaient, resté derrière.

Mon âme, je crois parfois, a vécu cette époque.

11:02 a.m.  

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