20061128

Afrique - Africa

Lettre à une amie partie faire le bien, loin là-bas, qui lors d'un coup de blues, se posait moultes questions sur le bien fondé de son action.


Salut à toi, Ô gazelle de Ouaga.

Comment te portes-tu? Je peux suivre tes péripéties via le courriel de mon épousetouflante. Mais pas d'inquiétude, je pense à toi, entre autre à chaque fois que je débarque du bus proche de ton chez toi.

Ici tout roule. La routine, quoi. Envoie nous donc un peu de soleil, avant qu'on déprime.

J'ai lu ton coup de sang de la semaine dernière. Il est je crois bien légitime, ceci dit de bien loin, dans le confort de mon bureau platte.

Ah l'Afrique et ses Africains. S'il nous avaient laissé, nous les blancs, mener leurs affaires comme il se doit, au lieu de nous foutre dehors, ils n'en seraient pas là les bougres. Parce que nous, nous savons comment faire rouler un pays. Bon assez de niaiseries, tu n'as pas que ça à faire.

J'ai toujours pensé et dit que l'Afrique ne s'en sortirait que d'elle même. On peut s'apitoyer sur son sort, le temps d'une chanson, d'une campagne basée sur ce petit biafrais au gros ventre et tourmenté par les mouches, on ne règle pas le problème. C'est un pansement, un de plus, sur une grosse plaie. On s'achète une bonne conscience en déversant des milliards d'aide humanitaire sur l'Afrique. Depuis que j'essaye de comprendre le monde, l'Afrique est dans la merde. L'aide humanitaire, trop souvent détournée par ceux-là même qui devraient la sortir du trou, semble donc inutile.

Ces salauds de dirigeants (pas tous heureusement) formés et éduqués en France ou aux States, qui après avoir bien compris comment fonctionne le système, s'en retournent chez eux entuber leur propre peuple. On les dit corrompus, mais qui dit corrompu, dit corrupteur. Ils sont soutenus, aidés, maintenus en poste par plus pourri qu'eux. Les pays riches, France en tête. Ces pays qui les ont pillés si longtemps et qui continuent, laissant la sale job d'asservir le peuple aux dirigeants locaux. Ces pays, France en tête, qui tirent les ficelles en coulisse, soutenant conflits ici et là, pour vendre leurs armes. N'y avait-il pas une cellule africaine à l'Élysée? Pas pour les aider à se sortir du trou, mais bien pour s'accaparer leurs matières premières et pour s'assurer les lucratifs contrats d'armements.

Faut-il pour autant se jeter en bas du pont et s'écraser dans le fleuve asséché? Faut-il pour autant essayer de le remplir avec l'eau de nos larmes? Ça n'y changerait rien du tout.

Je crois que chacun peut faire son possible, un geste à la fois. Mais nous ne pouvons pas tous être des héros. À nous, habitants de pays repus, de consommer ou donner intelligemment. À nous de nous tenir informés, d'apprendre quels gestes poser et quels gestes éviter. Et pour ce faire, nous avons besoin de l'aide de gens comme toi, de tous ces anonymes qui travaillent sur le terrain à éveiller des consciences, les leurs et les nôtres. Nous avons besoin de ces gens qui les aident à s'organiser, à s'instruire, à survivre et vivre.

Tu ne peux pas, ne dois pas porter la misère du monde sur tes épaules. Ce que tu donnes, ce que tu montres et surtout ce que tu leur apprends est une petite pépite d'or qu'ils pourront à leur tour transmettre, tel un flambeau qui un jour j'espère fera en sorte qu'entre eux et nous, le monde sera un peu moins pire à défaut d'être vraiment meilleur.

Et quand tu reviendras, tu nous expliqueras comment c'est là-bas. Tu passeras le flambeau à mes petits gars pour qu'ils soient moins cons que nous et qu'à leur tour, ils le transmettent.

En attendant, je vais poursuivre, un geste à la fois, à soutenir le commerce équitable, à rejeter les paillettes, ce qui brille et toutes ces conneries qui nous font oublier la vraie vie.

Alors pour eux et pour nous, ne lâche pas !
Pour faire comme tout le monde ou presque.


You are the Hanged Man


Self-sacrifice, Sacrifice, Devotion, Bound.


With the Hanged man there is often a sense of fatalism, waiting for something to happen. Or a fear of
loss from a situation, rather than gain.


The Hanged Man is perhaps the most fascinating card in the deck. It reflects the story of Odin who offered himself as a sacrifice in order to gain knowledge. Hanging from the world tree, wounded by a spear, given no bread or mead, he hung for nine days. On the last day, he saw on the ground runes that had fallen from the tree, understood their meaning, and, coming down, scooped them up for his own. All knowledge is to be found in these runes.


The Hanged Man, in similar fashion, is a card about suspension, not life or death. It signifies selflessness, sacrifice and prophecy. You make yourself vulnerable and in doing so, gain illumination. You see the world differently, with almost mystical insights.


What Tarot Card are You?
Take the Test to Find Out.

20061122

Et si c'était elle...

Tout était en place. Chacun à la sienne. Prêts? Partez ! Le ballon circule, on court, on transpire, on souffle, tout va bien dans le meilleur des mondes. Après trente minutes de ce gracieux balai, elle fait son apparition sur le plancher, regarde à droite, à gauche et vient s’asseoir sur un petit banc proche du terrain. Elle semble s’intéresser à notre jeu. Du banc des remplaçants, je l’observe. Non, ça ne se peut pas ! Comment a-t-elle fait, comment a-t-elle su ?
C’est mon tour. Je me lance à la poursuite du ballon, tout en jetant un œil sur sa fine silhouette. Je garde l’autre sur le ballon, histoire de ne pas m’enfarger et faire un fou de moi. Elle est jolie, de petite taille, cheveux noirs mi longs, vêtue d’une jupe courte marine et d’un chandail de même couleur. La voilà qui prend des notes. Pour un prochain billet? Non mais je rêve.
Elle semble un peu jeune tout de même, mais ça ne veut rien dire. Elle va me repérer, c’est sur. J’ai ce petit quelque chose que les autres n’ont pas. Enfin certains l’ont, mais pas eux. Est-ce si perceptible? Peut-être pas.
Le temps passe. Elle s’obstine à regarder. Sûrement qu’elle apprécie notre jeu. L’équipe qui jouera dans l’heure suivante commence à arriver. L’un d’eux va la rejoindre, et les voilà qui conversent. Définitivement, ils se connaissent. Je me concentre à nouveau sur le jeu. La partie prend fin, je quitte le terrain, elle n’est plus là.
Dommage.

20061102

Bye la visite

C’est décidé, ce soir je disjoncte. Fini, basta, bye bye la visite. À 15h, je ferme l’ordinateur, la porte du bureau dans lequel je laisse mon sac plein de dossiers inutiles. Puis je vais chercher la voiture louée sous un faux nom et je m’efface, direction le nord où sur le bord d’un lac m’attend un petit Cessna sur flotteurs. Moteur en route, je vise le centre du lac, face au vent. Pleins gaz, tire sur le manche, il lève et c’est parti, cap au nord, loin de ce monde de fous, de sa routine.
Une heure de plaisir, à monter descendre au dessus des lacs et forets. Personne pour me dire quoi faire ou surtout quoi ne pas faire. Tiens, le poète Desjardins avait raison. La forêt a disparue, coupée par des gens trop avides.
Un virage, je m’enligne, pose mon petit coucou sur ce petit lac tranquille, convoité depuis si longtemps.
Ils ne savent pas où je suis. Qu’importe. La paix, je veux la paix.
Une tente à monter, un feu à partir, une ligne à jeter à l’eau.
La paix, la sainte paix !
Je reviendrai un jour, peut-être…