20061025

Encore !

Le rendez-vous était pris pour 18h dans la grande salle. Ils sont là, déjà excités par l’enjeu. Des grands, des petits, des beaux et des moins beaux. Il y a du potentiel, incontestablement. Deux groupes se forment, par affinité peut-être. Et le bal commence. On s’épie, se jauge, se frôle, se touche. La tension monte, le souffle se fait plus court, la sueur perle déjà. Après un bon moment de ce manège, je sens que je vais scorer.
Voilà c’est fait, suite à un mouvement lent et précis. Ils en redemandent. Encore! Encore!
Une heure de pur plaisir qui se finit sous la douche.
Quelle bonne partie de soccer.

20061019

Le gars du café

Dans le milieu où j’oeuvre, il est un liquide qui a une sainte place. Le café ! Nous sommes des centaines à nous balader un café à la main. Ça nous donne une contenance, je présume.
Enfin bref, pendant des mois, chaque matin, un gars était attablé chez Thim, devisant avec les petites de la caisse. Chaque matin, jour après jour de la semaine. Il avait probablement un œil ou les deux sur une ou les deux petites.
Et un beau matin, plus personne. Disparu le gars. Bon, il a changé de job, ça arrive à tout le monde, même aux meilleurs.
Ben non, il a juste glissé jusqu’au prochain marchand de café. Et il est attablé, seul, café devant lui, face à la caissière. Il faut dire qu’elle est mignonne et souriante avec ça. Je ne la connais pas particulièrement, mais elle sait ce que je prends le matin, pis on se croise dans l’autobus. Ça crée des liens forcément.
Toujours est-il que je me suis dedans mon fort intérieur, qu’il avait du se faire virer de chez Tim et qu’il devait maintenant chasser sur d’autres terres à café.
Bien vu l’aveugle, ce matin, il n’était pas seul à sa table, un café à la main. La petite caissière était en face de lui.
Après elle, un autre café, un peu plus loin?
Affaire à suivre.

20061018

Qui suis-je?

Bon, ben j’ai fait le test, comme beaucoup. À quelle star ressemble-je?
Bon, dans le fond, on s’en fout. On est soi-même, le plus clair du temps, et parfois on se prend pour un autre, consciemment ou non. Mais, le naturel finit toujours pas revenir au galop.
Alors, je mets la petite photo de mon joli minois, puis je clique et attend fébrilement le résultat. Tom Cruise, Brad Pitt….
John Howard. Ah ouais? C’est qui ça? Premier Sinistre de l’Australie. Hé, il pourrait être mon père ! C’est la faute des lunettes. Marche pas ce truc.
J’en essaye une autre, juste pour le fun.
Stanislav Ianevski. Ah ouais? C’est qui ça? Un Bulgare qui a joué dans un Harry Potter. Super !
Ben m’a vous dire rien qu’une affaire :

Je suis moi, pis c’est bien en masse.

20061012

À qui le tour?

Après l’Irak et l’Iran, c’est maintenant au tour de la Corée du Nord. La bombe atomique, rien de moins.

Tremblez simple mortel, la menace gronde. Les Coréens vont faire sauter la planète. La guerre froide est terminée, alors, il faut bien occuper le peuple. Lui faire peur, autant que possible. Pendant ce temps, il oublie ses petites misères et les niaiseries des gouvernants.

Alors que va faire la communauté internationale, enfin les quelques pays qui la dirigent, ceux-là même qui possèdent la bombe atomique et surtout le seul qui l’a utilisé à des fins militaires?

Et bien, ils vont imposer des sanctions économiques. Cela va de soi. Et qui va en payer le prix? Les dirigeant de Corée du Nord. Bien sur que non. Ce sont les petits, le petit peuple qui va crever un peu plus. Les dirigeants ont déjà prouvé que tout cela leur passait par-dessus la tête.

J’ai parfois l’impression que rien de change. Les mêmes remèdes inefficaces aux mêmes maux. Mais ce n’est pas grave, les ONG vont faire le boulot et recoller les pots cassés.

Pour info, les États-unis ont procédé à 1030 essais nucléaires depuis 1945. Les russes, 715 depuis 1949, la France,210 depuis 1960. Officiellement bien sur.

Déprimant que tout cela. Mais que faire? Je vous le demande.

20061005

À vomir.






Record mondial: 345.000 dollars pour six magnums de Mouton Rothschild 1945

20061004

La fille de l’autobus.

Il a fini par arriver, perçant l’épais brouillard aussi délicatement qu’un éléphant dans un jeu de quilles. D’un gracieux mouvement de la main je lui fais signe de me prendre à son bord. Et c’est avec souplesse et détermination que j’y monte. Ils sont tous là, avec leurs gueules d’enterrement. Aller travailler semble un clavaire à la plupart. C’est vrai qu’il est tôt, trop tôt, beaucoup trop tôt. Personne ne parle, encore perdu dans la brume de la nuit.
Au fond il y a cette fille, plutôt bien de sa personne, propre sur elle, dans la vingtaine, probablement. C’est une nouvelle. Enfin, je ne l’ai jamais vu. Son visage est fermé, pensif ou simplement détaché de ce monde qui lui semble bien cruel. Pas de maquillage, les cheveux mi-longs en queue de cheval, comme si elle s’était préparée bien vite, pressée. Ses yeux sont fatigués, très fatigués. Elle me regarde distraite, absente.
Que s’est-t-il passé hier au soir, cette nuit ou même ce matin? Pourquoi tant de fatigue, de lassitude? Une mauvaise nouvelle peut-être. Ce maudit cancer qui a frappé un proche. À moins que ce ne soit son petit qui cette nuit a été malade. Elle est triste de l’avoir confié à une autre, parce qu’il faut qu’elle aille travailler, pas le choix, sa job est en jeu. Peut-être a-t-elle passé une bonne partie de la nuit à l’attendre? Il était parti prendre un verre avec ses chums, mais le temps a passé et il n’est pas rentré. Sa soirée s’est probablement prolongée à une table de pool, ou aux danseuses. Ou pire, dans les bras d’une autre. Alors elle n’a pas dormi et ce matin, elle rumine, entre haine et amour, espérant oublier dans les gestes quotidiens de l’ouvrage, en autant que les collègues ne posent pas de questions.
Je ne sais pas le pourquoi du comment. Déjà il me faut quitter le navire, le boulot m’appelle et je ne saurai jamais les états d’âmes de la fille de l’autobus. Parce que le temps file, parce que dans l’autobus, on ne se parle pas, ou si peu.
Demain peut-être.

20061003

Du Chat au blogue

Je continu mon apprentissage de la blogue sphère. Passionnant, toutes ces petites communautés virtuelles qui se créent ainsi. Beaucoup par situation géographique d’ailleurs. On y potine, on s’y courtise plus ou moins ouvertement, on y fantasme très certainement et on y ment aussi probablement.
Tout cela me rappelle des temps déjà ancien où les blogues n’étaient pas « in » ou simplement non inventé. Il fallait se contenter des « chats ». Remarquez que ces blogues sont en quelque sorte des chats permanents. Ils ne disparaissent pas une fois le session fermée.
Le chat en question s’appelait « Psi Chat » en fin de parcours. Les intervenants étaient de France et du Québec. Une vraie communauté. Le grand gourou a d’ailleurs fini par traverser l’Atlantique retrouver sa dulcinée. Jusqu’à preuve du contraire, il est encore à Montréal. Ce truc était devenu une vraie drogue avec accoutumance. Certain(e)s ont fini par se rencontrer. Il y avait une charmante dans mon coin de pays, aussi accro que moi à ce truc. Comme j’étais payé à ne rien faire, nous jasions chaque jour. Passionnant de chercher qui se cache derrière des mots, d’imaginer quel corps est derrière le clavier, quelle est la part de vérité ou de mensonge dans ces mots quotidiens.
Et puis un jour, on donne un numéro de téléphone. Appellera, n’appellera pas? Elle a fini par appeler et bien des mois plus tard, nous avons été dîner ensemble. La réalité après le virtuel. Cruelle déception? Non pas du tout. Charmante internaute elle était, charmante elle est restée. Nous nous aimèrent, nous marièrent et eurent beaucoup d’enfants.
Ben non, c’est pas Hollywood ici. Non, le temps a passé, le « chat » a fermé, chacun a poursuivi son bonhomme de chemin, les pseudos et vrais noms ont été oubliés.
C’était juste une tranche de vie. Et si j’essayais de la retrouver?